La crise du coronavirus peut-elle être un facteur déclenchant (durable) d'une relocalisation de certaines industries ?

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Avec un peu de chance, cette crise peut accélérer le phénomène déjà enclenché de régionalisation des chaînes de valeurs : les centres de production se rapprochent des zones de consommation, notamment parce que :

• la Chine est de moins en moins l’usine du monde : les salariés chinois commencent à coûter cher (ce qui est une très bonne nouvelle pour tout le monde), et la hausse des coûts de production ajoutée aux délais d’acheminement des produits finis (trois semaines minimum par bateau), rendent les délocalisations de production de moins en moins intéressantes. Même s’il y a à présent d’autres usines du monde, telles le Viet Nam ou l’Indonésie, car un autre facteur de changement est à l’oeuvre : Industrie 4.0.
• de fait, l’usine digitale est une vraie révolution : la numérisation permet de produire plus vite des séries plus courtes, et de changer de production plus rapidement aussi, soit plus de réactivité et de “time to market” face à une demande souvent de plus en plus segmentée et changeante. Avec de plus la cobotisation des lignes de production, l’ajout de bras robotisés (ou “cobots”, pour robots collaboratifs) qui soulagent les opérateurs des tâches répétitives et sans grande valeur ajoutée, et qui permet des gains de productivité significatifs a priori. Notamment pour des produits relativement simples à fabriquer, que l’on a délocalisé à outrance ces vingt dernières années.

Un mouvement de relocalisations des productions industrielles est de fait en marche en France, et la réindustrialisation a commencé (il était temps !), comme le montrait bien la progression à nouveau de l’emploi industriel ces derniers trimestres en France.

Bref : l’avenir est dans l’industrie. Un thème boursier porteur pour quand tout ira mieux ?

A surveiller.