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Cette fois, c’est différent

By Brigitte TROQUIER

03/04/2020

L'actualité de l'économie et de la finance !

Si, face à la nature du choc sanitaire que nous traversons depuis plus d’un mois en Europe, les Etats, les politiques, les économistes et autres analystes peinent à établir un diagnostic consensuel : c’est bien que cette fois-ci c’est différent. Même s’il est probable qu’au fil des prochains jours ou des prochains mois, nous allons découvrir que des scientifiques avaient élaboré des scénarii sur l’éventualité d’une pandémie, ces sérieuses analyses techniques restées dans les cartons n’auront pas été utiles à une meilleure préparation.

Cet évènement s’est pourtant bien produit et la propagation du virus se poursuit sur tous les continents. Ce drame sanitaire qui n’épargne personne, nous contraint aussi à modifier nos repères économiques et à en tirer des conséquences en matière d’action.

Les plus récentes récessions économiques ont d’abord frappé les secteurs cycliques, produits de base, matières premières et industrie. Rappelons-nous le plan de relance américain mis en place par Barak Obama en 2009 pour éviter la faillite du secteur automobile. Cette fois c’est différent.

Si l’industrie n’est évidemment pas épargnée par ce début de récession, ce sont les services qui, aujourd’hui sont dans l’oeil du cyclone. Il suffit de penser loisirs, tourisme, hôtellerie ou restauration qui ont baissé les rideaux depuis plusieurs semaines déjà pour s’en convaincre. L’industrie bien sûr est affectée mais la fermeture d’unités de production est sans commune mesure avec l’arrêt des services. Certaines parviennent à maintenir leurs activités quand d’autres la transforment temporairement pour combler des besoins urgents.

Les conséquences de cette dichotomie s’apprécient déjà à l’aune des indicateurs d’activité. Ils se sont détériorés à des niveaux inconnus dans les services. Le repli dans l’industrie est plus contrôlé. Et ce constat est identique partout, que ce soit en Chine, au Japon, aux Etats Unis, en Europe.

Les implications de cette situation sont assez différentes de celles constatées lors de la crise de 2009. En premier lieu, les pays les plus industriels, l’Allemagne, le Japon ou même la Chine pourraient se redresser plus rapidement que d’autres, Espagne, Royaume Uni ou même France. En second lieu, l’emploi dans les services est bien plus important que dans l’industrie. Aux Etats Unis, l’industrie manufacturière recense 10% de la population active du secteur privé, avec le secteur minier, ce chiffre atteint 10,5%. Les services dans leur globalité emploient près de 86% des actifs. Une partie de ces fonctions est constituée de postes administratifs attachés aux activités industrielles ou des services d’administration juridique, fiscale ou publique qui peuvent être exercées dans le cadre du télétravail. Mais les services du commerce, du loisir, de l’hôtellerie ou de l’accueil recensent plus de 30% de l’emploi soit près de 45 millions d’américains. Ces secteurs sont pour partie à l’arrêt, même si les mesures de fermetures ne sont pas aussi strictes Outre Atlantique que dans d’autres pays. La hausse de plus de 3,3 millions d’inscriptions au chômage au cours de la semaine du 16 mars 2020 donne déjà un aperçu comptable de cette situation. En France, le nombre de salariés exerçant une activité dans le commerce, l’hôtellerie, l’hébergement ou les loisirs s’élève à plus de 7,3 millions, soit 37% de la population active du secteur privé. La détérioration de leurs conditions de travail dépendra avant tout de la durée de la paralysie de l’économie.

Dans un troisième temps, les dispositions mises en place par les Etats pour préserver cette main d’oeuvre en multipliant les mesures transitoires telles que les plans de chômage partiel, qui accompagnent des échelonnements sur les délais de paiement, des reports de taxes directes et autres charges financières des entreprises concernées sont précieuses pour préparer ces secteurs au redémarrage de l’activité. L’Allemagne l’a amplement pratiqué dans l’industrie face à la crise de 2009. D’autres pays s’en inspirent aujourd’hui pour l’appliquer aux services et aux petites entreprises.

Conjointement avec des mesures monétaires pour soutenir les trésoreries, les autorités ont bien intégré cet enjeu de la survie nécessaire de ce tissu d’entreprises de services. Le succès de ces opérations dépendra évidemment du rythme de la sortie de cette crise inédite. La méthode semble en tous cas adaptée.

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