BRED Sélection ISR : conjuguer sens et performance financière
23/07/2020
Interview : le fonds ISR pour l'égalité des chances
L’entretien engagé
Retour sur l’interview d’Édith Cresson, ancienne Première Ministre, fondatrice des Écoles de la 2e Chance et présidente de la Fondation Édith Cresson pour les Écoles de la 2e Chance et Murielle Hermellin, Responsable du Développement ISR chez Promepar Asset Management.
Quelles sont les principales caractéristiques du fonds BRED Sélection ISR ?
Murielle Hermellin : « Éligible au PEA(1), le fonds BRED Sélection ISR est investi sur le marché actions de la zone euro. Il est composé à la fois de fonds externes et de titres vifs(2). Les fonds externes sont sélectionnés sur leur approche ISR engagée et démontrée ainsi que sur leur performance financière, avec un souci de complémentarité les uns par rapport aux autres. La sélection des titres vifs s’appuie quant à elle sur leurs notations Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) et sur leur solidité financière. Nous excluons les industries du tabac, des jeux d’argent, de la pornographie et du charbon thermique, et les entreprises non respectueuses des grandes normes internationales (OIT, Droits de l’Homme, etc.). Soucieux de participer aux objectifs du développement durable, nous privilégions celles dont les activités sont particulièrement orientées vers quatre de ces objectifs : Eau propre et assainissement – Travail décent et croissance économique – Industrie, innovation et infrastructure – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques. »
Comment la gestion de ce fonds vient-elle conforter l’engagement de la BRED en faveur d’une finance socialement responsable ?
M.H. : « Outre le fait que notre processus de sélection et de dialogue avec les entreprises contribue à développer un cercle vertueux entre les investisseurs et les entreprises en favorisant les meilleures pratiques environnementales, sociales et de gouvernance, Promepar Asset Management a souhaité reverser 25 % des frais de gestion du fonds à des fondations ou associations travaillant sur des causes qui sont chères à la BRED : la transmission du savoir et l’égalité des chances. Nous avons ainsi signé un partenariat avec la Fondation Édith Cresson pour les Écoles de la 2e Chance, qui favorisent l’insertion professionnelle des jeunes défavorisés. »
Absence de qualification et de projet professionnel, menaces d’exclusion du marché du travail et de la vie sociale : les Écoles de la 2e Chance répondent à un véritable enjeu de société…
Édith Cresson : « En 1995, alors commissaire européen et maire de Châtellerault, j’ai été frappée par le problème des jeunes décrocheurs scolaires. J’ai alors impulsé un projet pilote d’École de la 2e Chance visant à permettre à des jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ni qualification d’acquérir les compétences nécessaires à une intégration sociale, professionnelle et citoyenne. La mairie de Marseille m’a suivie et a ouvert la première école. Aujourd’hui, les Écoles de la 2e Chance, entièrement gratuites, connaissent un vif succès puisqu’elles accueillent plus de 15 000 stagiaires par an, sur 130 sites implantés dans 12 régions, 57 départements et 5 régions ultrapériphériques. À la fin d’une période de formation moyenne de six mois, plus de 70 % des stagiaires sortent avec un emploi ou s’engagent dans une formation qualifiante. »
Pourquoi avoir créé la Fondation Édith Cresson pour les Écoles de la 2e Chance ?
É.C. : « Les Écoles de la 2e Chance dispensent les savoirs de base et la connaissance du monde de l’entreprise. Il est nécessaire en complément de cette formation pédagogique d’apprendre aux jeunes à s’intéresser au monde qui les entoure. La principale injustice est sociale et non financière : j’ai donc souhaité, avec la Fondation Édith Cresson pour les Écoles de la 2e Chance que je préside, susciter la curiosité de ces jeunes en soutenant les projets périscolaires. Visites de lieux chargés d’histoire comme Oradour-sur-Glane ou Auschwitz, sensibilisation au monde spatial avec le CNES(3), activités culturelles ou sportives… les projets sont d’une grande richesse et ont tous pour point commun de favoriser l’esprit d’équipe et la citoyenneté. »
Quel rôle exercent les partenaires de la Fondation ?
É.C. : « Un rôle primordial : sans eux tous ces projets n’existeraient pas ! La BRED Banque Populaire, déjà fidèle partenaire des Écoles de la 2e Chance, est membre fondateur de la Fondation. Ses représentants sont très impliqués à nos côtés – le partenariat avec Promepar Asset Management en est un nouvel exemple – et je les en remercie. Aujourd’hui plus que jamais, notre engagement commun en faveur de l’égalité des chances, de la transmission des savoirs, de l’ouverture d’esprit et de la culture est primordial pour favoriser l’insertion des jeunes dans la société. »
Propos recueillis par Florence Gamon de « La Folle Entreprise ».
(1) PEA : Plan d’Épargne en Actions.
(2) Lorsqu’on possède un titre vif, on détient une action d’une société de manière directe : on est actionnaire et on peut voter en assemblée générale. Quand on possède une part d’un fonds externe, c’est l’organisme qui détient ce fonds qui investit dans des actions, la détention est alors indirecte : c’est l’organisme qui est propriétaire et qui vote en assemblée générale.
(3) CNES : Centre National d’Études Spatiales.
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