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Quel potentiel pour les marchés actions ?

Par Arnaud MOREL

19/05/2020

Depuis plus de trois semaines et après un rebond marqué des marchés actions, on observe une stagnation des indices [...]

Ceux-ci évoluent au sein d’un canal horizontal, entre des supports et des résistances qui les empêchent d’évoluer vers le bas ou vers le haut (voir graphique du Stoxx Europe 600). En effet, les marchés ont intégré la forte chute des prévisions de bénéfices par action (BPA) pour 2020 et évoluent en fonction des attentes pour 2021 mais comme nous avons pu encore l’observer la semaine dernière, les investisseurs restent partagés sur le scénario économique pour l’après confinement. On constate que les anticipations des analystes financiers ne s’ajustent que progressivement à la baisse, reflétant ainsi les communications optimistes délivrées par les entreprises lors de la publication des résultats du premier trimestre de l’année, disant s’attendre à une reprise dynamique de l’économie au second semestre et à une année 2021 en forte croissance.

Si nous en doutions encore, les marchés financiers ne sont pas encore guéris et le déroulement de la semaine boursière qui vient de s’écouler, nous a servi de piqure de rappel. En effet, les marchés actions, une fois à l’approche du haut du canal et de résistances majeures ont montré une certaine nervosité et ont accusé un net recul : l’indice large européen Stoxx 600 a baissé de -3.8%, le Dow Jones américain de -2,7% et même le Nasdaq, en baisse pour la première fois depuis longtemps, de -1,2% sur la semaine. On aurait pu espérer un autre dénouement avec les débuts de déconfinement mais les marchés financiers peuvent demeurer fébriles face à la résurgence de risques potentiels qui entraverait la recovery : une deuxième vague épidémique, le retour de tensions entre Washington et Pékin et surtout des statistiques économiques induiraient un ralentissement économique de plus grande ampleur.

Malgré cela, les indices ont montré une résilience saisissante à l’image de la séance du vendredi 15 pour le moins volatil : alors que les indices américains ont corrigé de près de 2% à l’ouverture, la publication rassurante de l’indice de confiance des ménages américains (Université du Michigan) les a conduits à repasser dans le vert durant la journée et leur a permis de terminer sur une hausse confortable. Ce mouvement indique que les marchés actions sont disposés à résister à l’appel de la baisse, et met en exergue la qualité des facteurs de monétaire des banques centrales inédit dans leur ampleur et fiscaux des Etats dans le monde pour soutenir l’économie.

D’après le consensus FactSet (tableau ci-dessus), les BPA de 2021 sont attendus à 23,53€ pour le Stoxx Europe 600 soit -6.9% par rapport aux BPA 2019 et à 162.88$ sur le S&P500 soit +0.8% par rapport aux BPA 2019. Ainsi, cela implique un PER 2021 de 13.9x pour le Stoxx600 et 17.6x pour le S&P500 ce qui correspond à des valorisations comprises dans la moyenne historique de ces indices.

Les estimations actuelles de BPA pour l’année 2021 reflètent un scénario optimiste mais réalisable qui impliquerait que le consensus cesse de se dégrader et qu’une reprise de la croissance se produise belle et bien au cours de la seconde partie de l’année. Dans un scénario plus pessimiste, il ne faut pas exclure un ajustement plus important des BPA à la baisse et une compression des multiples, soit un potentiel de baisse de -10 à -15% sur les indices actions. Dès lors que les éléments qui permettent d’envisager le scénario optimiste semblent en partie intégré par le marché, ceci milite pour un maintien des indices actions dans ce canal et semble indiquer que les points bas connus au mois de mars sont bel et bien derrière nous.

La configuration actuelle du marché continue de soutenir la dichotomie entre les secteurs qui concentrent les valeurs de croissance au détriment de ceux composés avant tout des sociétés décotées jusqu’à l’extrême avec toujours un net découplage entre zone géographique comme en atteste le différentiel de performance au 15 mai entre les indices américains (S&P 500 -11.4%) et européens (Stoxx 600 -21.1%) depuis le début de l’année. Ce phénomène est exacerbé par l’action des banques centrales à travers le monde et les conséquences directes du covid-19 sur les nouveaux modes de consommation et de travail des populations, et qui amplifie en fait des tendances déjà présentes avant la crise.

En conséquence, nous devons rester pragmatiques et opportunistes dans notre sélection de titres en diversifiant nos portefeuilles à travers des valeurs cycliques notamment au sein des compartiments industriels et des matières premières qui ont des niveaux de décote jamais observées depuis une décennie. Nous resterons également attentifs à l’approche des élections américaines de fin d’année et de son résultat indécis. En effet, cela devrait continuer de maintenir la volatilité à un niveau élevé car il n’est pas incongru d’imaginer le candidat Trump repartir sur des joutes verbales avec son outil de communication favori « Tweeter » et d’utiliser sa recette gagnante «America first!» pour reconquérir son électorat et raviver les tensions géopolitiques à l’encontre de la Chine et de l’Europe…

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