Quantitative Easing et Helicopter money
24/04/2020
Les banquiers centraux qui, depuis la crise de 2008 ont été de tous les plans d’intervention, sont à nouveau mis à contribution pour soutenir les économies pendant la pandémie et probablement encore longtemps après.
Les banquiers centraux qui, depuis la crise de 2008 ont été de tous les plans d’intervention, sont à nouveau mis à contribution pour soutenir les économies pendant la pandémie et probablement encore longtemps après. Leurs actions se concentrent d’abord sur de nouveaux assouplissements des conditions d’accès aux financements quand ils le peuvent. La Banque Centrale baisse ses taux de refinancement, parfois déjà en territoire négatif, et élargit le spectre et les durées des créances éligibles à ces refinancements. La baisse des taux d’intervention participe à la pression baissière sur l’ensemble de la courbe des taux induisant de ce fait une baisse des coûts de financement sur toutes les échéances.
Cette politique conventionnelle a montré ses limites pendant la crise de 2008 et plus encore pendant la crise de la dette de la zone euro à partir de 2012. C’est pourquoi, elle s’est enrichie d’un outil de rachat de dette de marché par la Banque Centrale, pratique qui avait été introduite au Japon il y a quelques années déjà. Ces rachats se sont concentrés dès le début sur la dette gouvernementale ou celle d’organismes supranationaux. Aux Etats Unis, la dette hypothécaire de marché a aussi massivement bénéficié de cette éligibilité. En 2008, à nouveau depuis le début de la crise sanitaire, la liste des actifs éligibles s’étoffe progressivement pour atténuer des éléments de tension durables. Ces actions se sont révélées très efficaces pour accroitre la liquidité offerte par les Banques Centrales et réduire les surcoûts de financements sur des actifs plus risqués. Dans le cas de la BCE, à partir de 2013, la prime de risque qui avait atteint des niveaux insoutenables sur la dette de certains pays du Sud de l’Europe, s’est considérablement réduite à la suite de ces interventions. En menant ces opérations, les banques centrales ne créent pas de monnaie. Ces actifs existent, et seront en effet rachetés à leur échéance. La banque centrale agit pour apporter une liquidité devenue insuffisante pendant les phases de crise. Elle augmente la taille de son bilan inscrivant ces titres à son actif et à son passif, les liquidités supplémentaires apportées en contrepartie.
Avec les opérations d’assouplissement quantitatif, elle élargit sa capacité à apporter plus de liquidité au marché et pas seulement aux banques. L’helicopter money est une notion qui a pour la première fois été mise en avant par Milton Friedman. Elle est régulièrement relancée comme une alternative aux autres mesures face à une situation de crise et de risque déflationniste tel qu’en 2008 et à présent en 2020. Cet instrument permet à la banque Centrale de créer de la monnaie sans contrepartie. C’est de ce fait une distribution de monnaie et non pas une injection de liquidités. L’institut d’émission n’inscrit aucun actif à son bilan si ce n’est peut-être un « goodwill » qui aurait la vertu comptable de l’équilibre du bilan. Cette distribution ne passe pas par le canal des banques, mais va directement sur les comptes des agents économiques visés par cette opération, et les ménages en particulier. En déposant une somme d’argent directement sur leur compte, la banque centrale agit sur la demande pour stimuler la croissance et éloigner les risques de déflation. Si en pratique, cette opération est possible, puisque la banque centrale seule peut créer sans limite de la monnaie, cette opération est- elle de son ressort ? En effet, cette institution constituée de membres non élus est-elle en droit de décider des mesures qui sont d’un tout autre ordre que celui de la maitrise des prix même si l’objectif final consiste bien à les soutenir. Si l’intérêt d’un financement ciblé auprès des agents économique est indiscutable, l’hélicoptère money, pour certains ne peut être que du ressort des Etats. Les quelques dispositions récemment prises par les autorités publiques japonaises ou américaines pour soutenir la consommation des ménages y ressemblent beaucoup, ces derniers bénéficiant de versements directs d’une allocation unique sur leur compte. Plus efficace que des allègements fiscaux, ces sommes distribuées ont une plus forte probabilité d’être consommées et des soutenir in fine l’activité.
Si l’idée de la monnaie qui serait déversée directement sans contrepartie est souvent présentée comme un acte ultime que mettraient en oeuvre les banquiers centraux, elle n’a à ce jour abouti sur aucune décision. Les Etats préfèrent garder la main sur les plans de soutien au prix d’un endettement supplémentaire. Les banquiers centraux ne sont pas sûrs d’y perdre une part de leur crédibilité et de leur indépendance en matière de politique monétaire.
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